Mon anxi-état

Mon anxi-état
11/21/2018 Élise Madé

L’anxiété.

Cette chose constamment au creux de mon ventre, elle s’emmêle, se tortille, se noue. On pourrait la comparer à un nœud. Il est tellement serré qu’on dirait qu’il a passé dans la sécheuse. Presque impossible à défaire.

Le nœud se sert de plus en plus, se transforme en boule de feu. Qui brûle tout.

Toute cette énergie pour sortir de mon divan, faire des projets, profiter de la vie… perdue. Elle se consume. Il ne reste plus rien.

Cette chose, elle fait partie de moi. J’ai toujours cru qu’elle était normale. J’ai fusionné avec elle, j’ai cru qu’elle était moi.

On apprend à vivre dans cette douleur. Cette douleur devient même confortable. On la connaît, on sait à quoi s’en tenir. On s’attend à souffrir. Et ça n’arrête jamais.

On devient la douleur. Pour soi, pour les autres. Qui pourrait aimer quelqu’un qui « est » souffrance?

Le monde autour devient étourdissant. Les saisons changent. Pas moi.

La vie est courte. Pourtant, les journées sont longues. J’attends. Pour dormir, pour espérer aller mieux. On endure cette chose, ce nœud, cette boule. Tic, tac. Quand on dort, on oublie un peu.

Quand revient la lumière, elle se glisse devant, elle fait éclipse.

Je ne suis jamais seule. Anxiété est toujours là.

Je veux apprendre. Savoir comment vivre avec elle et qu’elle se tasse, tranquillement.

Est-ce que la lumière pourrait me brûler les yeux?

Couleur préférée: bleu.